Le compte à rebours s’est mué en voyage. L’aube annonce les prémices d’un parcours joyeux pourtant basé sur les cendres d’un passé douloureux. Ces cendres confinées dans la lumière de l’au-delà, étrangement, s’égayent dans l’atmosphère matinale d’un quai de gare. L’attente s’étiole dans les dernières embrassades de la séparation passagère.
L’agitation prend le dessus, le brouhaha d’une plongée dans une foule empressée de rejoindre sa destination. Quel contraste avec la sérénité et le calme d’une solitude imposée transformée en solitude assumée. La traversée des mers semble concrétiser une parenthèse temporelle tant désirée et prometteuse. La main tendue du destin qui sans cesse ramène à la vie l’espérance étouffée par les affres de la souffrance.
L’horizon ensoleillé de la destination accueille cet élan de résilience qui s’installe progressivement dans le silence de l’écriture. Mais le voyage n’est pas terminé bien au contraire, il commence dans les pensées qui s’égrènent au fil des émotions dans un concert poétique de mots qui apaisent les maux.
Les escales de la vie sont propices aux interminables redécouvertes des espaces déjà parcourus en compagnie de ces âmes qui nous ont quitté. La perception tangible de leur présence se renoue à travers le dédale des déambulations passées. Ces retrouvailles offrent un bonheur inégalable.
Montréal 4 septembre 2017