
Entends-tu le bruissement du vent
Qui serpente à travers les tourments ?
Sens-tu la brûlure cuisante
Du deuil présent ?
Sur la tombe éventrée
Le griot égrène le passé
D’une vie écourtée
Par la tragédie d’une jeune vie brisée.
Les pleurs noient le chagrin
Dans un ressac incessant
Qui transfigure le visage buriné
De la mère dévastée.
Les fantômes sont légion
Dans la brumeuse traversée
Du shéol.
La clameur des endeuillés
S’entremêle dans les décombres
Des souvenirs désincarnés
Qui gisent dans le puits sans fond
Du désespoir de l’inconcevable.
D’où viendra la lumière ?
Qui relèvera les terrassés ?
D’où surgira l’espérance ?
Du fond du désert, les mirages codés
Torturent les pensées et les mémoires.
L’indifférence du monde
Plonge ses griffes acérées
Dans la béance du manque.
L’abandon devient compagnon
La solitude s’impose dans l’habitude
Le vide inspire l’impavidité
Dans une prière insondable
Égrenée dans le silence de la mort.
@Hannacelya, le 13 mars 2020