En marchant au bout de la nuit
Les yeux embués par les larmes de rage
La rage du désespoir et de la mort
Une rage silencieuse
Ceux-là ont vu la profondeur
De la souffrance,
Celle du torturé et de l’abandonné
Celle de l’humilié et du mortifié.
Durant les nuits sans sommeil
Les rêves plongent dans les cauchemars
De l’enfer et de la mort
L’enfer du cataclysme.
La morsure du désenfantement
A dessiné à l’encre de sang
L’empreinte du désenchantement.
Seules, les âmes désenfantées
En connaissent le chemin.
Elles traversent le Shéol brûlant
Qui laisse apparaître
Les ruines d’une vie fracassée.
Elles subissent les intempéries
Qui agitent les humeurs
Tantôt abattues
Tantôt debout
Toujours dans la vie.
Cette vie affadie et tiède
Trace sa voie dans lasolitude
De la méditation et de la prière.
Les illusions font place à l’éveil
Dans un décor inattendu
Qui révèle la beauté du monde
Et fait jaillir les couleurs du printemps
Si longtemps ensevelies
Dans les souvenirs d’un passé fuyant et dépassé.
@Hannacelya, 21 juillet 2019